L’été est souvent un moment pour relâcher la pression. Même si le travail se poursuit, la dynamique est différente. D’ailleurs, beaucoup d’entreprises et d’institutions donnent congé le vendredi après-midi, voire la journée entière, pour augmenter la durée du WE.
L’été, c’est aussi parfois plus de défis, mais en famille. Les enfants et ados étant en congé, le cadre scolaire, tant au niveau disciplinaire qu’au niveau du rythme des matières à étudier, n’aide plus les parents pour cadrer les comportements des uns et des autres.
UN UNIVERS DE CONTRADICTIONS
D’ailleurs, je me souviens qu’après le premier confinement, les associations de parents avaient demandé au ministre Jean-François Roberge de réinstaurer rapidement des examens, car la peur d’échouer aux Jeux Olympiques (pardon, aux examens du ministère) est – dans certaines familles – le seul levier pour mobiliser leurs jeunes!
Je participais, alors, à un groupe de travail que le ministre Roberge avait mis sur pied pour déterminer des options qui permettraient de réduire le stress dû à la fermeture des écoles.
Nous cherchions à soutenir les élèves et les membres du personnel scolaire, alors que les écoles secondaires étaient encore fermées dans tout le Québec et que les écoles primaires n’avaient pas pu rouvrir dans le Grand Montréal, mais nous voilà pris avec une demande antagoniste.

J’avoue que je peux comprendre la détresse de certains parents d’autant que beaucoup étaient en télétravail.
Toutefois, c’est un symptôme d’une difficulté de plus en plus tenace qui n’était pas en lien avec la crise sanitaire: de plus en plus de parents vivent une sorte de perte de contrôle de la discipline à la maison.
Différentes causes sont possibles, dont deux majeures: (a) les parents séparés et les contradictions accentués par deux milieux de vie et (b) la sur-charge mentale des parents qui cherchent à réduire – à court terme – les inévitables disputes pour maintenir les règles établies dans la maison.
IDENTIFIER D’ÉVENTUELS CONFLITS DE LOGIQUE
Qu’on se le dise: l’École n’a pas comme fonction d’aider les parents à faire la discipline à la maison, et ce, même si les dynamiques scolaires structurent généralement le temps des enfants et ados (devoirs et leçons), mais aussi leurs comportements (code de vie de l’école).
Au contraire, c’est à nous – les parents – qu’incombe d’enseigner les valeurs, la retenue, les comportements attendus, la politesse, etc.
Certes l’École peut compenser, mais elle ne peut pas nous remplacer.
Dès lors, comment agir pour instaurer un cadre disciplinaire dans notre famille?
Une des premières choses, c’est de comprendre que la plupart des moments difficiles naissent d’un conflit de logique. Celle du parent s’oppose à celle du jeune.
En comprenant la logique de notre enfant ou ado, on peut déterminer plus facilement le levier sur lequel s’appuyer pour faciliter la mise en oeuvre du cadre disciplinaire de notre maison et réduire les contradictions.
METTRE DES LIMITES FAIT PARTIE DE L’ÉDUCATION BIENVEILLANTE
Sans cet effort, il y a de grands risques que, ayant perdu les rennes disciplinaires dans leur maison, les parents s’attendent à ce que l’école inculque les comportements attendus à leurs enfants.
Un des exemples, c’est l’usage du cellulaire durant les heures d’école.
J’ai travaillé, comme expert, sur les comités menant à la première politique des écrans publiée l’année dernière par le ministre Lionel Carmant. Si celle-ci ne va pas assez loin, car elle s’est contentée de discuter de la sédentarisation, je ne peux que saluer cette première étape.
Une deuxième est en préparation et, du moins je l’espère, on pourra donner des lignes plus claires pour les institutions afin qu’elles puissent disposer de levier pour créer un espace plus serein dans les écoles.
En effet, pourquoi devraient-elles être plus rigoureuses que les parents en mettant des limites à leurs jeunes?
Pourquoi devraient-elles gérer le sevrage inévitable entre deux doses de dopamine libérée généreusement grâce à la surstimulation digitale?
En fait, l’École protègerait ainsi les élèves dont les parents arrivent à mettre des limites.
Elle faciliterait aussi la vie des professeurs qui doivent lutter contre un usage immodéré des téléphones durant les cours, mais aussi les pauses qui génèrent la draft de dopamine, puis des cours où certains jeunes angoissent sans leur cell.
Elle permettrait aussi d’exprimer clairement certaines limites aux parents qui ont des difficultés à gérer leurs propres angoisses quand ils sont loin de leur progéniture.
LA DIFFICULTÉ D’ASSUMER UNE DÉCISION NÉCESSAIRE

Le Collège de mon fils souhaite mettre un frein à la sur-utilisation des téléphones pendant les heures scolaires. Le comité de parents a donc sondé ses membres. Il en ressort que certains parents exigent d’avoir accès à leur enfant en tout temps, donc s’opposent aux limites.
Pourtant, chaque parent peut passer par le secrétariat s’il y a une chose importante qui se passe pendant la journée. L’élève peut en revanche prendre connaissance d’un détail en fin de journée lorsqu’il reprend son cell. C’est donc un problème d’adultes qui empêche d’autres adultes de mettre de limites aux élèves.
Une journaliste me rapportait que des parents envoyaient des messages de soutien durant les examens. L’intention est bonne, mais c’est une fausse bonne idée. L’élève doit se concentrer.
Toute distraction devient un perturbateur de sa réussite. Par contre, il peut lire – en fin de journée – un beau message de ses parents, mais pas durant l’examen.
Cela rassure le parent, mais cela distrait l’élève. Nous devons donc apprendre à bien gérer nos émotions pour éviter de propager nos émotions de manière inutile…
DES RESSOURCES
Pour sortir de ces inévitables difficultés, nous devons comprendre les différents conflits de logique, mais aussi bien comprendre pourquoi nous devons appliquer des limites. Pas seulement pour être autoritaire, mais identifier les problèmes qui sont causés par l’absence de règles, notamment en matière de gestion des écrans.
Le micro-programme « Le combat des Chefs » propose quatre versions pour répondre aux besoins des parents et des intervenants en ce qui concerne la nécessaire saine gestion des écrans.
Par ailleurs, il y a l’offre de formations multiples (entre 16 et 26 formations selon l’option choisie) pour accéder, à vie, à de nombreuses ressources concrètes pour soutenir le développement affectif des enfants et des ados. Ce « bundle » est proposé avec une réduction de plus de 60% pour vous accompagner dans votre vie de parent ou d’intervenants.

