Nous faisons partie d’un tout

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Nous faisons partie d'un tout, plongé au coeur d'un monde de plus en plus complexe. Comment retrouvé une certaine simplicité pour mieux vivre les changements intempestifs dans nos vies?

Je suis revenu, il y a quelques jours, de mon deuxième voyage dans l’Ouest canadien.

Si je dois y aller deux fois par an pour le travail, j’ai profité de quelques jours de vacances avec ma conjointe et notre fils pour visiter le sud de l’Alberta et de la Colombie Britannique, du moins jusqu’à ce que les feux dans la vallée de l’Okanagan nous forcent à remonter vers Jasper, puis Edmonton…

Revelstoke, à 50 km des feux dans l'Okanagan. On ne voit aucune montagne...

Ensuite, je suis remonté vers le Nord-Ouest pour mon travail, alors que ma petite famille revenait au Québec pour la rentrée scolaire.

Je suis resté encore deux semaines pour mon travail dans les communautés francophones de la région. La fumée était omniprésente.

J’ai une pensée pour toutes ces personnes qui ont perdu leurs maisons. Dans l’Ouest, comme dans le nord du Québec. Comme en Grèce. Comme ailleurs, quand les événements naturels perturbent la quiétude des personnes…

J’ai toujours été fasciné par les ressacs de la Nature. Ils nous rappellent que nous ne sommes que peu de choses. Parfois, notre orgueil nous place en haut de la pyramide, mais cela nous aveugle, car on perd de vue l’essentiel.

NOUS FAISONS PARTIE D’UN TOUT

Est-ce que les cataclysmes sont nécessairement dus à l’empreinte humaine? Probablement oui et non. Je crois que la situation est plus complexe que ce qu’on raconte dans les journaux. À l’échelle de la terre, il y a toujours eu des variations de température et des catastrophes naturelles.

Sont-elles plus présentes qu’avant? Je crois qu’on les répertorie mieux, mais je me méfie de toute forme de généralisation, car c’est souvent une analyse simpliste d’une situation complexe.

Quoi qu’il en soit, la déforestation des poumons terrestres en Afrique et en Amazonie font en sorte qu’on dispose de moins d’opportunités pour réguler les températures. La recherche de minerais et l’agriculture intensive réduisent chaque année la taille des forêts tropicales.

Est-ce que les transports en commun sont une solution? Européen d’origine, j’y crois, mais il est temps de créer de réels réseaux fonctionnels, accessibles et gratuits. C’est une condition essentielle pour moins utiliser nos autos. Des stationnements de délestages aux abords des villes et des routes de contournement des grands-centres font aussi partie de la solution.

Est-ce que les voitures électriques changeraient la donne? J’en doute, car les solutions simplistes sont rarement efficientes. Le climat évolue, c’est un fait indéniable.

Toutefois, les mines de métaux rares contribuent au réchauffement climatique, sans compter les enfants exploités pour y travailler, notamment dans la région du Kivu tel que le dénonce les bédéistes Simon et van Hamme.

De plus, la gestion électronique s’imposant quel que soit le moteur, mais omniprésente dans les moteurs électriques, nous rend totalement dépendants des concessionnaires (il devient impossible de bidouiller son moteur), mais surtout des stratégies marketing abusives.

Entre les « citrons de plus en plus présents », comme le dénonçait récemment l’Association pour la protection des automobilistes, les logiciels qui limitent l’efficience sous peine de payer des surplus chaque mois ou encore la version vietnamienne de l’automobile qui vend des voitures à plus de 40 000$, mais impose une surtaxe mensuelle de 250$ pour « louer la pile », ainsi que l’aisance avec laquelle les systèmes électroniques facilitent le vol d’autos (sinon impose l’abonnement à un logiciel de localisation), les consommateurs vont devoir payer de plus en plus.

Certains croient que c’est une bonne chose, car il y aura moins de véhicules, mais ils ne se rendent pas compte qu’on revient à une situation présente il y a 100 ans: seuls les bourgeois (classe moyenne supérieure) et la noblesse (économique) aura accès à un transport individualisé. Est-ce que cela représente une avancée sociale?

TOUT EST PLUS COMPLEXE QU’IL N’Y PARAÎT

Les fonds de pension (que ce soit une ville ou un fonds d’investissement) exercent de grandes pressions sur les dynamiques économiques et l’organisation des territoires. Sommes-nous prêts à questionner notre propre dynamique?

Conscient de ce phénomène depuis mon adolescence, j’ai renoncé à disposer d’un fonds de pension ou de REER, mais cela me demandera de travailler toute ma vie. Il me fallait donc orienter ma vie professionnelle pour être heureux de travailler et faire des choix cohérents.

Si lundi dernier j’expliquais que nous devrions simplifier nos vies pour réduire l’impact du stress dans nos vies, cela ne veut pas dire d’appliquer des solutions simplistes. Il faut du courage pour changer certaines habitudes de vie qui ne font plus de sens.

Par ailleurs, il y a un équilibre à trouver: développer une saine solidarité, mais ne pas en dépendre non plus.

Beaucoup trop de personnes attendent que les autorités fassent quelque chose. Toutefois, ces autorités sont soumises aux pressions des lobbies qui, et c’est leur fonction, tirent la corde dans le sens de leurs intérêts corporatistes.

En revanche, je constate – au fil de mes séjours en Alberta – que les communautés les plus tissées serrées sont celles qui disposent de plus de résilience. L’entraide ne sera sans doute jamais universelle, mais elle peut s’actualiser dans nos environnements immédiats.

LE PIÈGE, C’EST D’ATTENDRE QUE D’AUTRES AGISSENT À NOTRE PLACE

Et ces communautés commencent par la place que nous occupons, là où nous sommes.

C’est ce que nous choisissons, individuellement, qui compte. Attendre que l’autre change risque de nous faire manquer le bateau.

Parfois, oui, les autorités peuvent contribuer. L’Alberta a, par exemple, accueilli à ses frais les habitants des Territoires du Nord-Ouest évacués à cause des feux. Les gens ont essayé d’aider au mieux les habitants notamment de Yellowknife. Et ceux-ci vont s’entraider à leur retour pour surmonter l’épreuve…

Parc national à Jasper (AL)

Toutefois, cela commence pas soi. Là où nous sommes.

Parfois de petites choses.

Parfois des choses plus majestueuses.

Et le premier pas, c’est de choisir de faire le bien.

Etre bienveillant.

Pour ce faire, il est nécessaire d’apprivoiser et de canaliser nos frustrations, notre stress et nos sources d’anxiété. Un pas à la fois. Voici des options pour faciliter l’apprivoisement de nos émotions parfois envahissantes: https://cerveauetpsychologie.com/categorie-formation/prendre-soin-de-soi/

Références

  1. J. Van Hamme et G. Simon, Kivu. (n.p.), Eds LE LOMBARD, 1998.
  2. G. Côté. Il y a de plus en plus de voitures-citrons sur les routes, selon l’Association pour la protection des automobilistes, 2023 – https://www.journaldemontreal.com/2023/09/12/il-y-a-de-plus-en-plus-de-voitures-citrons-sur-les-routes-selon-lassociation-pour-la-protection-des-automobilistes

Crédit photos

  1. (c) Joël Monzée – 2023

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