Célébrons la diversité humaine

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Bien que je sois très à l'aise avec le discours médical en ce qui concerne la santé mentale et, bien sûr, les diagnostics psychiatriques, je m'insurge régulièrement pour qu'on sorte des catégorisations de déficits, certes très utiles pour les professionnels de la santé et les chercheurs, pour prendre le temps d'observer les enfants et les ados à travers le développement de leurs ressources, afin de mieux les guider vers leur autonomie.

Si vous me connaissez un peu, vous avez compris quelle était l’importance de comprendre le langage des émotions pour chaque parent et intervenant, mais aussi chaque jeune et moins jeunes… Mon travail auprès d’élèves multi-handicapés, au début de ma carrière, m’a illustré tous les risques de se concentrer sur ce qui ne marche pas, plutôt que sur les leviers éducatifs qu’on peut utiliser pour accompagner les enfants et les ados à la maison et à l’école.

Alors, je vous lance une invitation pour ce dimanche 30 septembre 2018! En fait, différents groupes de pression ont, ces dernières années, créé un sentiment d’anormalité pour un grand nombre de comportements pourtant tellement normaux quand on comprend le cerveau humain.

S’il est clair qu’on peut avoir besoin d’aide pour calmer l’excès d’émotions que nos enfants ou nous-mêmes vivons, il n’y a pas toujours une maladie psychiatrique qui se cache. Il y a encore moins de preuves scientifiques que ce sont des troubles d’origine génétique. Cela ne veut pas dire que la génétique ne joue pas un rôle, mais pas nécessairement le rôle pathologique qu’on lui prête.

Plus nous connaissons le cerveau et plus nous nous rendons compte de la beauté et de la richesse de l’expérience humaine.

Oui, parfois, nous vivons des moments difficiles. Parfois nous pouvons vivre de la détresse. Parfois c’est un moment donné. Parfois c’est plus chronique. Toutefois, c’est souvent parce que essayons de forcer les choses ou que nous devons les réactualiser. Et comme nous ne le faisons pas nécessairement ou pas dans la bonne direction, le sentiment d’impuissance se prolonge.

VIVE LA NEURODIVERSITÉ

Depuis 20 ans, Judy Singer a lancé une question: et si c’était simplement une diversité normale et naturelle?

Elle a ainsi initié un mouvement mondial qui questionne le « vocabulaire d’anormalité » qui, dans beaucoup de situations, blesse les personnes qui rencontrent des obstacles dans leur vie.

C’est ainsi que le dimanche 30 septembre prochain, nous allons célébrer le 20e anniversaire du mouvement de la neurodiversité. Il y a des événements partout dans le monde. À Montréal, c’est le Collège André Grasset qui accueille la journée de symposium canadienne.

Les organisateurs – dont Mélanie Ouimet – m’ont fait l’honneur de m’inviter comme conférencier avec Judy, mais aussi Laurent Mottron et Josef Shovanec. Vous retrouverez le programme et les informations pour participer sur le site de la Journée mondiale de la Neurodiversité.

Alors, venez nous retrouver! Venez partager avec nous votre expérience! Venez célébrer la neurodiversité et la beauté de l’expérience humaine…

Au plaisir de vous y rencontrer!

Joël Monzée
Docteur en neurosciences

NB. Si vous désirez un avant-goût des thématiques qui seront abordées, je vous invite à lire le livre de Mélanie Ouimet ou à relire deux articles que j’ai rédigé en regard de la neurodiversité:

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