Vous sentez-vous dépassé?

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Nous nous adaptons sans cesse. Normalement, il y a un moment où la charge mentale retombe. La pression diminue. L'adaptation peut se relâcher. Malheureusement, certaines circonstances sont constantes et on tombe en sur-adaptation. On se sent dépassé, irrité, excédé, agressif, fatigué, épuisé. C'est désagréable, mais c'est normal. Toutefois, comment prendre soin de soi?

Une lettre ouverte d’un psychologue a attiré mon attention cette fin de semaine. Il posait la question aux lecteurs à savoir s’ils se sentaient dépassés par les événements.

La question reflète un élément fondamental de ce printemps: une grande fatigue mentale et physique pour beaucoup de personnes. Certaines diraient même qu’elle ne se sentent pas bien. D’autres constatent que ce sont de nombreux individus qui vivent des moments difficiles.

Alors que j’ai donné deux à trois formations ou conférences chaque semaine depuis Noël auprès de différentes équipes institutionnelles (petite enfance, écoles, santé publique, police, entreprises, etc.) pour donner des outils aux participants afin de mieux gérer leur stress et leur charge mentale, toutes celles prévues en mai et en juin ont été reportées à l’automne.

Les directions m’expliquaient que leur personnel était tellement épuisé que même une formation pour prendre soin de soi ou de sa famille devenaient une autre source d’anxiété. Alors, on a reporté le tout après l’été, en espérant que les personnes puissent s’être ressourcées.

Autrement dit, si vous ne vous sentez pas bien pour le moment, ne vous inquiétez pas: C’EST NORMAL!

DE L’ADAPTATION À LA SUR-ADAPTATION

Nous nous sommes adaptés, parfois facilement, parfois difficilement, à toutes les mesures de gestion de la crise sanitaire. Nous avons été vaillants. Nous avons donné le meilleur de nous à nos proches, dont notre famille. On s’est surtout sur-adapté.

En fait, une émotion est une réaction physiologique à un événement extérieur ou intérieur pour mobiliser ou immobiliser le corps. Elle vise l’adaptation à la situation présente. Chaque réaction active la synthèse d’hormones fabriquées par les glandes. Les variations de fréquence cardiaque et de pression artérielle sont également très rapides. 

Le stress, l’anxiété et l’émotion nous permettent donc de nous adapter.

Sur la figure ci-contre, la courbe illustre le degré de charge mentale, jour après jours. On s’adapte (courbe couleur or).

Le problème, c’est qu’il y a un moment où l’adaptation se transforme et sur-adaptation (courbe couleur orange).

C’est une zone de survie émotionnelle face à un problème chronique. C’est là que nous mécanismes de défense vont être intempestif. C’est aussi là qu’émergent les fonctionnements ou les troubles de la personnalité.

Puis, il y a un moment où cette sur-adaptation doit se relâcher pour éviter autant le déni des besoins qui engendre une forme de sacrifice ou d’état de martyr que l’agressivité, voire la violence, envers soi-même ou les personnes qu’on aime ou que l’on côtoie, qui découle d’une réaction de guerrier.

Parfois, les personnes oscille entre les deux polarités, ce qui donne des comportements qui s’apparentent aux réactions passives-agressives. On peut avoir des traits, on peut fonctionner ou on peut figer ces dynamiques si tristes de victime-bourreau.

ACCEPTER POUR MIEUX RELÂCHER ET TRANSFORMER L’EXPÉRIENCE

On aurait pu relâcher plus tôt, mais dès la fin des mesures sanitaires, on s’est retrouvé bombardés de mauvaises nouvelles (guerre, crise financière, etc.). Les médias savent qu’en nous faisant peur, on clique sur les « nouvelles », ce qui permet d’avoir plus de commanditaires.

Le risque? Un effondrement de la boucle de stress. En soi, c’est pas trop grave tant que la personne est accompagnée par un proche ou un professionnel. Cela peut même être bénéfique, car cela oblige la nécessaire remise en question, tout en réduisant le risque de crise cardiaque.

Alors, quoi faire?

1) Acceptez vos symptômes de fatigue mentale et physique. Remerciez-les même! Ils vous disent que vous devez mieux prioriser vos tâches.

2) Essayez de vous détendre en allant, par exemple, marcher dans un parc ou un bois. La marche va stimuler la libération de sérotonine et permettre de mieux gérer l’anxiodépression.

3) Continuez de « penser globalement » (il ne sert à rien de faire l’autruche), mais « agissez localement », c’est à dire de faire de petites choses que vous pouvez démarrer et terminer rapidement pour reprendre un peu confiance en vous.

Ce ne sont pas des solutions miracles, mais des petites choses qui vont vous permettre de tenir jusqu’à vos congés estivaux.

Si vous voulez aller plus loin, il y a les pratiques de la pleine présence. À cet effet, il y a des formations qui pourraient vous intéresser.

L’objectif? Utilisez la pleine présence pour prendre soin de vous, même au travail, pour réduire le risque de vous effondrer.

ALLER PLUS LOIN

Profitez de l’été pour suivre des formations qui vous accompagnent à prendre soin de vous et vous initient aux outils de la pleine présence:

  1. Choisir la pleine présence pour prendre soin de soi quand le stress est chronique – Une formation animée par Joël Monzée
  2. Prendre soin de soi pour rester serein dans un contexte scolaire plein d’incertitudes – Un micro-programme destiné aux membres des équipes-écoles (approuvé par le MEQ), animé par Joël Monzée et ses collaborateurs.

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