Nous sommes tous porteurs d’une part de la Vérité.

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On nous présente, depuis des mois, un monde divisé entre deux camps. Les bons et les idiots ou les moutons. La réalité est toutefois tellement plus nuancée, alors que chacun est porteur d'une part de vérité.

La confrontation entre deux mondes, deux manières d’avoir vécu la crise sanitaire, deux perceptions des mêmes faits. La manière dont les personnes ont commencé à parler, à s’éviter, à se reprocher, puis à se détester, voire parfois à s’haïr. Il est temps de reconstruire des relations saines entre les personnes, et ce, même si les positions ou décisions quant à la stratégie privilégiée par chacun peut diverger de celles choisies par les autres.

SOMMES-NOUS DIVISÉS À JAMAIS?

Une journaliste de LaPresse plonge dans l’histoire « Bertrand. » C’est le père d’une jeune adulte qui a tout perdu durant cette crise, car elle a voulu rester fidèle à elle-même. La mère et la grand-mère aussi ont tout perdu, alors qu’elles avaient leur petite entreprise qui semblent avoir été malmenées par les mesures sanitaires. C’est le fil conducteur d’un texte sensible qu’Isabelle Hachey a publié ce matin. Cela contraste d’autres articles dans lesquels elle généralisait des comportements isolés et non-représentatifs des personnes qui voient les événements différemment qu’elle.

Au fil de cette histoire, elle s’interroge sur la division entre les personnes pourtant membres d’une société tissée serrée.

Pour une fois, on la sent touchée, presque respectueuse face à une perception qu’elle ne semble pas encore comprendre.

Elle expose d’une manière nuancée les conséquences de ces divisions survenues au fil des mois dans les familles et cercles d’amis… Elle essaie de comprendre.

Le seul défaut de son texte, c’est qu’elle fait encore plein d’amalgames pour définir les deux côtés de la même médaille, en généralisant des comportements maladroits ou inacceptables des autres, tout en conservant la croyance que les siens étaient optimaux…

SIX MOIS POUR RECONSTRUIRE

Quoi qu’il en soit… Une sixième vague arrivera tôt ou tard. Que ce soit une nouvelle variante du C19 ou de la grippe saisonnière qui, depuis trois hivers, semble en dormance. L’automne prochain? Le suivant? Elle viendra tôt ou tard.

Nous avons donc quelques mois pour recréer des liens, échanger respectueusement, réapprivoiser les amitiés malgré les différences, s’excuser pour les propos maladroits que nous avons tenus, se réconcilier et se serrer chaleureusement les mains.

Il n’en tient qu’à chacun d’entre-nous.

Partons du point de vue que chacun a agit avec ce qu’il avait pour passer à travers la crise.

Identifions nos jugements de valeur qui ne sont généralement qu’un reflet de nos propres incompréhensions sur nous-mêmes ou le sens de la vie… que chacun compose et colore à sa manière.

Accueillons nos peurs viscérales et choisissons d’en prendre soin pour nous engager dans des directions constructrices avec tolérance et respect.

Choisissons la bienveillance, même si nous ne sommes pas d’accord avec les personnes autour de nous…

NOUS SOMMES TOUS PORTEURS D’UNE PART DE VÉRITÉ

Une personne m’écrivait, ce matin, qu’elle avait l’impression que les individus regardaient des montagnes différentes.

Ce à quoi je lui répondais que nous pouvons gravir la même montagne, mais par des flancs différents, ce qui offre des perspectives et des paysages différents, tout en étant sur la même montagne.

Il se peut aussi que nous soyons arrivés au sommet et que, profitant de ce moment de plaisir après un effort aussi nécessaire qu’intense, nous reprenions notre souffle, nous sentons la vie circuler en nous, mais il est possible que nous regardions dans des directions différentes… Nous sommes toujours sur la même montagne, mais chacun dispose de ses choix. Ni bon, ni mauvais. Les siens.

On n’est pas obligé de dialoguer. On peut juste rester bienveillant. Et accepter qu’autrui dispose du droit à sa part de vérité sans que cela n’empiète sur celui des autres. Les croyances, qu’elles soient scientifiques ou religieuses, ne sont que des dogmes lorsque la discussion est interdite.

Tant que certains ne comprendront pas cela, le dialogue est impossible. Il ne sert à rien de tenter d’échanger, mais nous pouvons choisir de rester dans l’ouverture. On peut juste aimer. Juste aimer.

Nous avons du pouvoir sur notre posture relationnelle, pas celle d’autrui.

Nous sommes tous porteurs d’une part de Vérité.

Source:

I. Hachey, Sommes-nous divisés à jamais?, LaPresse, 6 mars 2022 – https://www.lapresse.ca/contexte/2022-03-06/societe/sommes-nous-divises-a-jamais.php

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