Interventions éducatives pour soutenir les bons comportements

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Un des plus grands défis pour les parents, c'est autant d'être capables de prioriser les interventions que d'être cohérents, constants et bienveillants lorsque les enfants ou les ados transgressent des consignes. L'usage d'une charte est une manière de responsabiliser chaque membre de la famille.

Un des plus grands défis pour les parents, c’est autant d’être capables de prioriser les interventions que d’être cohérents, constants et bienveillants lorsque les enfants ou les ados transgressent des consignes. Pour faciliter l’harmonie, je vous invite à créer une charte qui aura, comme fonction, de responsabiliser chaque membre de votre famille.

De la même manière que les écoles disposent d’un code de vie qui uniformise les interventions des adultes lorsque les élèves transgressent les consignes, il est utile que chaque famille puisse disposer de sa propre charte.

Tous doivent la respecter et on peut s’y rapporter, voire être très exigeants en matière de lois et de règles. Cela veut dire que les termes s’appliquent autant pour les parents que pour les jeunes.

En nuançant certaines attentes ou consignes en fonction de l’âge et de la maturité, les « niveaux d’intervention » permettent ainsi à chaque membre de la famille de s’y référer sans créer de luttes de pouvoir ou des impressions d’injustice.

Plus les termes sont clairs, plus il est facile de s’y rapporter. Cela permet de prioriser les interventions et d’agir de manière cohérente et constante, tout en évitant de tomber dans une forme de violence éducative ordinaire.

Cela peut d’ailleurs être un excellent moment à passer en famille pour discuter de ces termes. Les enfants et les ados se l’approprient plus facilement dans une co-construction des éléments que lorsqu’ils sont imposés par les adultes.

LES NIVEAUX D’INTERVENTION À CONSIDÉRER DANS LA CHARTE

Nous pouvons distinguer trois niveaux de valeurs et consignes qui pourraient guider les adultes pour prioriser les interventions à faire:

• le respect des lois familiales (lois de la maison) ou scolaires lois de l’école) est prioritaire; il s’agit avant toute chose de faire respecter les consignes de sécurité, le respect des individus, la communication non-violente, etc.; les lois sont également respectées par les adultes qui démontrent, par l’exemple, la marche à suivre;

• le respect des règles, toujours familiales ou scolaires, permettent de tenir compte de l’âge et de la réalité particulière du moment; on peut imaginer que l’heure du coucher peut dépendre de la période scolaire ou des vacances, voire d’un réveillon ou d’une occasion particulière;

• les conseils sont des éléments qui arrivent en troisième phase, si les règles et surtout les lois sont respectées; elles s’adressent à des éléments moins importants ou très variables en fonction des circonstances ou de l’âge des personnes.

• Par exemple, la législation de presque tous les pays prescrit le meurtre. C’est inaliénable et il faut une raison extrêmement sérieuse pour éviter une sanction pénale comme, par exemples, la légitime défense ou, dans certains pays, l’euthanasie.

Le code de la route appartient, quant à lui, plus aux règles qu’à la loi, puisqu’il y a des variations en fonction des situations. On ne roule pas à la même vitesse en ville ou sur autoroute, voire en fonction des conditions météorologiques. L’interdiction de conduire sous l’effet de l’alcool appartient quant à elle à la législation du pays, il n’y a pas d’exception en ce qui concerne la limite du taux d’alcoolémie autorisé pour conduire, quelle que soit l’âge, le sexe, la profession, etc.

La vitesse dans certains tournants plus dangereux est, parfois, avertie. C’est un conseil sans un panneau déterminant la vitesse maximale…

DES EXEMPLES POUR PRIORISER ET AJUSTER LES INTERVENTIONS

Dans les familles, le lieu des repas et le rangement des pièces de la maison peuvent illustrer les nuances à accorder. Il est préférable de manger tous ensemble, autour d’une table et dans la bonne humeur.

Nuançons:

• une soirée « pizza », par contre, pourrait s’organiser autour d’un film familial, alors qu’on ne devrait pas manger dans sa chambre, sauf si l’adolescent se concentre sur un travail ou l’étude en vue d’un examen;

• au niveau de la loi, ce serait plutôt l’interdiction de laisser trainer de la nourriture et de la vaisselle dans la chambre, car cela affecte la salubrité de la pièce ou de la maison.

• Par ailleurs, le rangement des chambres devrait figurer au niveau des conseils, ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas important, mais cela permet de donner plus de flexibilité aux adolescents, voire aux parents qui ne font pas toujours leur lit le matin ou qui laissent parfois trainer des papiers sur leur bureau.

En conséquence:

• l’adolescent devrait être responsabilisé par le nettoyage de la pièce et le va-et-vient des vêtements à laver ou à ranger;

• toutefois, l’ordre du salon ou de la cuisine, qui sont des pièces communes, devrait figurer au niveau des règles.

• Enfin, le nombre d’heures passées devant un écran d’ordinateur ou une télévision devrait être défini dans les règles, alors que certains programmes télévisés ou jeux vidéos pourraient faire l’objet d’une interdiction formelle en fonction du contenu de certains éléments de la charte.

AUGMENTER LA COHÉRENCE, LA CONSTANCE ET L’EFFICIENCE DES INTERVENTIONS

Cela peut paraître évident pour de nombreuses personnes, mais pourtant cela semble plutôt rare qu’une telle catégorisation des « attentes » envers les enfants et adolescents soit effectuée par le couple ou les professeurs agissant dans une même classe.

La création d’une charte, qui implique autant les enfants que les adultes, est pourtant un gage de cohérence qui va aider les enfants à se sentir en sécurité et clarifier les comportements attendus. La charte peut également accroître le degré d’intégrité de chacun, ainsi que le niveau de responsabilisation de tous les membres du groupe classe ou de la famille.

On peut alors considérer, voire pré-établir, des sanctions en cas de transgression de la loi, une récompense en cas de respect des règles et des encouragements lorsque les conseils sont entendus.

L’objectif est, avant toute chose, la responsabilisation de toutes les parties prenantes de la famille. Il ne s’agit donc pas de culpabiliser, mais d’offrir l’occasion d’augmenter l’autonomie et de développer une saine intelligence affective.

Pour ce faire, il est précieux que l’adulte soit cohérent et constant, ce qui implique qu’il est invité à assurer une qualité de présence la plus adéquate possible. C’est sa part de responsabilité, outre le respect de la charte, bien sûr!

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