Prenons une grande respiration aussi souvent que possible

Date

La respiration est essentielle pour notre santé et même notre bonheur. Notre cerveau a besoin d'oxygène en quantité suffisante pour fonctionner de manière efficiente. Il est donc précieux de réapprendre à bien respirer.

Pourquoi le grand air est essentiel pour votre cerveau? En d’autres mots, savez-vous que le fait de bien respirer favorise la santé de votre cerveau?

Une étude nous permet désormais de comprendre à quel point notre cerveau est dépendant de l’oxygène pour assurer l’ensemble des fonctions cognitives et affectives.

UNE ÉTUDE INTÉRESSANTE

Réalisée en Angleterre, une étude réalisée par Adam Hampshire et ses collègues illustre l’importance de l’oxygène pour favoriser la santé du cerveau, alors que le C19 semble affaiblir durablement les capacités cognitives, avec des baisses de 2,5 à 7 points selon la gravité de la maladie.

Ils ont fait passé des tests neuropsychologiques à plus de 80 000 patients diagnostiqués avec le C19. Les résultats montrent une diminution du QI selon l’intensité des symptômes: (a) un point de moins pour les personnes simplement testées positives; (b) 2,5 à 3,5 points de moins pour les personnes diagnostiquées avec des problèmes respiratoires, mais sans hospitalisation; (c) 5 à7 points de moins pour les personnes hospitalisées pour traiter la maladie.

Les chercheurs envisagent deux causes pour expliquer les observations des groupes B et C. D’une part, une infection des neurones perturberait le fonctionnement et cela prend du temps pour que les effets s’estompent. D’autre part, il y a le phénomène d’hypoxie ou de sous-oxygénation à cause de l’insuffisance respiratoire, avec pour conséquence une perte partielle de neurones dans le cerveau.

J’ajouterais une troisième cause qui pourrait notamment expliqué la perte observée chez les personnes du groupe A. En effet, nous avons été bombardés d’informations qui furent presque toujours présentées de manière sensationnaliste. Au bout du compte, certaines personnes peuvent vivre un état de choc qui contraint le cerveau à fonctionner en mode survie et, ainsi, diminuer l’apport en oxygène dans les zones les plus humaines du cerveau.

PROCESSUS IRRÉVERSIBLE?

Si vous connaissez mes livres, vous savez que notre cerveau atteint sa pleine maturité dans la quarantaine et qu’après, deux groupes se dessinent. On a découvert cela grâce à la mesure de l’épaisseur du néocortex dont principalement la partie préfrontale, c’est à dire les zones les plus humaines de notre cerveau sur le plan de l’évolution.

Un groupe va voir l’épaisseur de son cerveau se maintenir l’essentiel de leur vie, voire même encore s’élargir si les personnes pratiquent quotidiennement la méditation. L’autre groupe va voir l’épaisseur corticale se réduire progressivement et, dans la majorité des cas, des maladies comme l’Alzheimer ou la sénilité viendront affecter les ressources de la personne.

La différence entre les deux groupes sont relatives aux habitudes de vie dans plus de 95% des cas. D’ailleurs, vous pouvez suivre une capsule disponible gratuitement dans laquelle j’expose les habitudes de vie à privilégier pour s’assurer d’un cerveau le plus en santé possible.

Comme le cerveau se réorganise toute notre vie, ces habitudes de vie vont contribuer au maintien de vos habiletés cognitives et affectives. Même si des neurones sont éventuellement éliminés par manque d’oxygène, les cellules environnantes peuvent compenser la perte en créant de nouvelles synapses si notre mode de vie est orienté vers de saines habitudes de vie.

RESPIRER

Un autre élément dont ne tient pas compte l’étude, c’est l’air que nous avons respiré depuis deux ans. Certaines mesures, certes nécessaires pour freiner la propagation du virus, ont favoriser grandement la sédentarisation et, conséquemment, une diminution des activités de plein air, et ce, sans compter que nos maisons ne sont pas toujours bien aérée (surtout en ville).

Or, le carburant de notre cerveau, c’est l’oxygène. Une respiration pleine et entière, bien rythmée et profonde, va non seulement contribuer à réguler nos émotions (c’est le principe de la cohérence cardiaque), mais aussi favoriser une oxygénation optimale de notre cerveau qui en a besoin pour maintenir l’efficience des fonctions neurologiques.

En prenant l’habitude d’observer le rythme de la respiration et la charge mentale accumulée, cela donnera des indices du risque de manque d’oxygène. Différents signes nous aident: peu de mouvements du torse, diaphragme bloqué, fatigue physique et mentale, difficultés de concentration, pensées moins flexibles (donc moins de tolérance et plus de réactivités), etc.

À court terme, il est utile d’apprendre à changer sa posture quand on travaille, on mange ou on regarde la télé.

Ouvrez dès lors vos bras et redressez votre dos, tout en faisant attention à votre souffle.

Éventuellement, sautez un peu sur place, cela aidera à relâcher le diaphragme et relancera une respiration plus adéquate.

Ensuite, profitons des prochains mois pour installer, d’une part, une meilleure pratique respiratoire avec, par exemple, des exercices de cohérence cardiaque ou de méditation.

D’autre part, allons dehors! Respectons les mesures sanitaires, mais retrouvons le plaisir de marcher, de faire du vélo, de courir, de grimper une montagne, etc.

Somme toute, rééquilibrons notre vie en pratiquant des activités qui nous permettront de mieux respirer… et de nous sentir pleinement heureux.

Sources:

Hampshire A, Trender W, Chamberlain SR, et al. Cognitive deficits in people who have recovered from COVID-19. EClinicalMedicine. 2021 Sep;39:101044. doi: 10.1016/j.eclinm.2021.101044. Epub 2021 Jul 23. PMID: 34316551; PMCID: PMC8298139.

Bohler S. Le Covid-19 diminue l’intelligence, Cerveau et psycho, 136, août 2021.

Blais M. Le souffle de vie, in Monzée J. (dir.), Devenir Soi, Éditions le Dauphin Blanc, Québec, 2011.

Monzée J. Et si on les laissait vivre? Editions le Dauphin Blanc, Québec, 2018.

Plus
D'articles