Savez-vous que, selon les études, entre 92 et 96% des familles rencontrent le même défi ? Quel que soit le pays. Quel que soit la culture. Quel que soit le niveau d’éducation des parents. Le même défi.
Ce défi inquiète de nombreux adultes aussi en dehors de la sphère familiale, mais à quoi bon résister? Si presque toutes les familles ont cédé devant le combat des chefs, qui sommes-nous pour interdire à notre enfant ou notre ado de faire ce qu’autant de jeunes font aujourd’hui.
Le problème est si difficile que les défendeurs du travail des jeunes dès 10 ans dans les magasins ou autres entreprises affirment que permettre le travail tant durant la semaine que les week-end est désormais la seule manière, pour certains parents, de leur faire quitter leur chambre.

LE COMBAT DES CHEFS
Les parents de Gaël, Nathalie et Alex, sont un peu inquiets depuis que ce dernier est entré au secondaire.
Au départ, leur fils avait hâte de commencer un nouveau chapitre de sa vie.
Toutefois, plus les semaines passent, plus leur fils se referme sur lui-même et il a juste envie d’aller se réfugier dans sa chambre.
C’est ainsi qu’il passe la majorité de son temps sur sa tablette même si ses parents essaient de contrôler le temps d’écran de loisirs. Ce n’est pas une tâche simple de contrôler le temps de jeu. L’ado mentionne que c’est la seule chose qui le rend heureux. Il dit que ses amis sont en ligne, donc il ne peut pas leur parler autrement.
Les parents se sentent coupables. Alors, ils abdiquent souvent, car ils n’ont pas envie d’entrer dans cette danse avec leur fils qui mènent la plupart du temps à une prise de bec entre eux.
Le problème, c’est que ces activités virtuelles peuvent compliquer la scolarité de leur ado. Les parties du cerveau qui sont hyperstimulées par les écrans vont inhiber celles qui sont essentielles aux apprentissages scolaires et au sens de l’effort, comme du travail bien fait.
Un véritable combat se joue dans le cerveau des jeunes et des moins jeunes, mais le cerveau des adultes est mieux développé, donc cela a moins d’incidence. Bien que…
GÉNÉRATION DIGITALE
Ils comprennent que leur ado a besoin d’espace et qu’il a besoin d’être seul. Mais est-ce normal que leur enfant passe autant de temps seul et qu’il ait juste envie de se réfugier devant son écran? Comment savoir si ces comportements et ces besoins ne sont pas le reflet d’une souffrance ou une façon d’éviter certaines situations stressantes?

Nathalie et Alex insistent pour que Gaël passe plusieurs moments avec eux comme manger à la table tous ensemble, comme regarder un film de son choix tous les trois.
Aussi, ils insistent pour qu’ils participent à certaines tâches familiales. Même si cela peut paraître injuste pour le jeune.
Cela demande de l’abnégation, or son cerveau le conduit au plaisir immédiat. C’est normal. Il faut faire des efforts pour atteindre une satisfaction du travail bien fait, et ce, d’autant plus si le travail à faire n’a rien de très excitant.
Si la génération des enfants de verre et celle des Milléniaux sont imprégnées par les activités virtuelles, il faut aussi tenir compte que leur cerveau ne fait pas nécessairement la différence entre la réalité virtuelle et la réalité tout court.
Pire, la réalité réelle est parfois si dure : conflits, infantilisation, tâches domestiques, cours peu attrayants, éco-anxiété, peur des autres, etc.
Souvenez-vous de votre adolescence, ce n’était pas toujours très amusant. Alors, la fuite dans un jeu, les échanges avec les amis sur le chat ou les heures passées à programmer son serveur-Discord, c’est une manière d’échapper à cette dure réalité.
Avec ces quelques règles mises en place, Gaël sort peu à peu de son état de fuite. Ils réalisent, avec le recul, que le passage du primaire au secondaire était toute une adaptation pour leur fils. Toutes ces adaptations ont demandé un temps d’intégration pour Gaël.
APPLICATION DE MON GUIDE DE SURVIE
Je n’échappe pas – comme papa – à cette réalité rencontrée par la famille de Gaël. Je comprends que c’est difficile. J’encourage toutefois mon gars à passer en mode «vision» quand il échange avec un ami ou une amie. Je l’encourage à faire du montage vidéo et composer de la musique. Il a accès à Discord, mais un temps limité.
Cependant, j’ai interdit les jeux vidéo, au risque de passer pour un fou aux yeux de ses amis… Et on a un système qui bloque le wifi dès le milieu de la soirée. Les règles sont ainsi et notre jeune s’y plie… Cela le frustre face aux copains de classe, mais je suis cohérent avec ce que je crois être juste pour qu’il se développe adéquatement.
J’essaie de rester cohérent, constant et bienveillant…
Et vous ? Y arrivez-vous ?
MIEUX COMPRENDRE LES DIFFICULTÉS DE CERTAINS ENFANTS ET ADOS
On constatait, dès 2018 (date de la dernière publication de données par l’INESS), que 15% des élèves de 5e et 6e années primaires devaient prendre des psychostimulants pour réussir leur année scolaire. C’est quatre fois plus qu’au Canada anglais et 50 fois plus qu’en France. De même, on constate que 17% des élèves nés à l’automne sont diagnostiqués TDA ou TDAH, mais cela monte à 22% chez les jeunes nés pendant l’été. Ce qui est vrai, c’est la difficulté de se concentrer, de s’assoir longuement, de coopérer, de suivre les consignes, de répondre aux attentes des adultes… Mais est-ce que cela reflète un trouble ou un défi qui demande simplement que le cerveau de l’enfant ou de l’ado puisse maturer à son rythme?
En d’autres mots, est-ce que la théorie affirmant que le TDAH est un trouble neurodéveloppemental d’origine génétique est la seule explication des problèmes rencontrés par nos enfants et nos adolescents durant leur parcours scolaire? Existe-t-il des situations où l’on doit se méfier des évaluations? Pourquoi le Québec présente le plus haut taux de TDAH diagnostiqué au Canada et le plus haut taux au monde? Cette situation est connue depuis des années, pourquoi les choses ne changent pas? Si vous êtes parents, par où commencer si vous soupçonnez un TDAH chez votre enfant? Et si c’était bien différent de ce qu’on croyait?
Pour un temps limité, accédez gratuitement à une conférence bâtie sous forme d’échange entre Éric Simard, Ph.D. en biologie, et moi pour explorer des pistes qui explique autrement les défis ou difficultés de certains de nos jeunes (accès gratuit pour un temps limité). Au fil des échanges, nous discuterons des évaluations menant aux diagnostics de TDAH, des considérations entourant les capacités de ces enfants, des approches proposées pour les aider et de notre vision comme société qui mène à l’usage abusif des psychostimulants.