La décision est difficile à prendre, agissez en votre âme et conscience

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Je lis beaucoup de commentaires dans les journaux et sur les réseaux sociaux en ce qui concerne la réouverture des écoles maternelles et primaires au Québec, notamment sur l'annulation des cours d'éducation physique... Je comprends tellement l'incertitude des parents et les inquiétudes des éducatrices, enseignants et des intervenants scolaires...

Faisant partie des experts consultés pour discuter de la pertinence du retour des élèves dans leur école, force est de constater que la réouverture des classes maternelles et primaires – en dehors de la Communauté urbaine de Montréal – est mue par trois facteurs:

1) les enfants dont les parents travaillent, mais qui ne peuvent rester seuls à la maison,
2) les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage (EHDAA) qui pourraient recevoir un enseignement adapté à leurs besoins pour rattraper leur groupe classe et vivre moins de risques de décrochage en septembre,
3) les enfants bousculés qui subissent de la violence éducative ou qui sont témoins de la violence conjugale.

Il est probable toutefois que deux catégories d’enfants bousculés seront observées: celle qui retournera (et c’est peut-être un mieux) vers les CPE et SDG et celle qui restera à la maison (et c’est peut-être pire)…

Par contre, la majorité des enfants ont de bons parents et, s’ils peuvent se le permettre, il est préférable – dans les conditions sanitaires actuelles – de maintenir son enfant à la maison. Ce n’est peut-être pas la meilleure solution, mais c’est sans doute la moins mauvaise dans les conditions actuelles.

UNE DÉCISION QUI REVIENT AUX PARENTS

Je trouve que la décision de laisser le choix aux parents est fondamentale. Et personne ne devrait les juger, car ce sont eux qui vivront avec les conséquences de leur choix sur les plan physique (si maladie) ou psychologique.

Si vous doutez, par peur du virus ou par inquiétudes devant le contexte logistique actuel, et que vous pouvez vous le permettre économiquement parlant, gardez vos enfants avec vous et utilisez les outils des écoles et ceux du MEES (ministère de l’Éducation).

Le retour à l’école n’est pas obligatoire et la majorité des élèves ont réussi leur année. Le support des enseignants aux EHDAA permettrait toutefois de statuer si l’enfant sera capable de suivre son groupe en septembre.

PAS D’ÉDUCATION PHYSIQUE, MAIS…

Dans certaines écoles, les cours d’éducation physique sont impossibles. D’autres feront des activités à l’extérieur.

Une solution proposée dans certaines écoles, les enfants viennent en tenue de sport. Cela leur permettra de faire des activités à l’extérieur. D’autres feront de longues marches dans le quartier ou les bois, tout en respectant la distanciation (sinon, cela ne sera pas organisé).

En fait, il appert que certaines écoles ont besoin de leur gymnase pour « parquer » les élèves avec une distanciation de 2 mètres entre chaque pupitre. Idem pour les cafétérias. C’est une question de logistique en fonction de la réalité de chaque école.

L’annulation formelle des cours d’éducation physique permet aussi aux enseignants de s’occuper de certains élèves présents dans les murs de l’école ou restés à la maison (via appel téléphonique), en support des TES.

C’est aussi une question de VO2Max. Késéquesa? C’est la capacité respiratoire maximale en langage sportif. En classe ou en discutant, les enfants parlent, mais ne risquent pas de projeter de gouttelettes sur autrui, alors qu’en situation de sport, la respiration s’accélère, le souffle est plus intense et les quantités d’air absorbées sont accrues.

Comme le virus est très volatile, du sport dans un gymnase n’est pas idéal. À l’extérieur, c’est mieux. Mais, comme les récréations seront modulées pour chaque groupe, l’espace n’est pas nécessairement libre pour des activités sportives.

Je crois qu’il faut éviter de faire des reproches. Personne ne veut nuire aux enfants, ni au MEES, ni aux écoles. L’un comme les autres font ce qu’ils peuvent pour, à la fois, permettre la rentrée scolaire de certains élèves, et ce, dans le respect des consignes de la Santé publique.

LA SANTÉ PUBLIQUE DÉTERMINE LES CONDITIONS ACCEPTABLES

Il ne faut pas oublier une chose fondamentale. Ce sont les lobbies économiques qui – à tort et à raison – ont réclamé le déconfinement des travailleurs pour réouvrir les entreprises et commerces.

De là, les parents qui n’ont pas d’alternatives sont contraints de déposer leurs petits amours à l’école (ou au CPE). Personnellement, j’aurais préféré que les parents s’arrangent avec leurs amis (ou voisins) que cette solution à laquelle le MEES et les CS tentent de s’adapter.

Mais, comme nous sommes en pleine expérience scientifique, la Santé publique veut pouvoir déterminer avec précision comment évolue le virus et la contagion communautaire pour orienter une éventuelle 2e vague au prochain automne.

D’un point de vue épidémiologique, c’est logique.

D’un point de vue humain, c’est une terrible décision, car les séquelles psychologiques peuvent être observées à courts et moyens termes.

B…. QUE C’EST DIFFICILE

Quoi qu’il en soit, c’est très difficile de prendre une décision qu’on soit décideur, responsable d’un CPE ou d’une école, ainsi que parent.

Il n’y a aucune bonne décision, il n’y a que les moins pires. C’est le temps de choisir de se respecter les uns, les autres.

Alors, prenons le temps de prendre notre décision adaptée à notre réalité familiale, impliquons nos enfants quand c’est possible (ils peuvent prendre part à la décision si vous avez le choix de ne pas les retourner à l’école) et agissons en notre âme et conscience.

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