Un soutien bienveillant à mon enfant: une lettre à mon fils

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À l’occasion de la sortie de mon nouveau livre (Et si on les laissait vivre, Éditions le Dauphin Blanc, 2018), je voulais vous partager une lettre que j’ai écrite à mon fils suite à une série d’événements difficiles qu’il a vécu durant l’année scolaire 2016-2017, alors qu’il était en première année primaire. 

Quand on est parent, on veut le meilleur pour son enfant. Parfois, les étoiles sont au rendez-vous. Parfois, des choses inimaginables se présentent. Si certaines familles en sortent bouleversées à jamais, d’autres sont simplement invitées à créer quelque chose de positif au delà des événements, même s’ils étaient inacceptables.

Ce que mon gars a vécu, ainsi qu’un de mes jeunes patient(e)s, aura conduit l’une des plus profonde remise en question de mes valeurs, de mes connaissances et de mes enseignements auprès des parents, des enseignants et des professionnels de la santé. Le livre est une ode à la bienveillance, une réaffirmation de ce qui est essentiel pour aider jeunes et moins jeunes pour développer leurs ressources…

«Jolan, mon gars…

Tu viens de passer une année difficile.
En maternelle, tu as tellement été choyé par les interventions fermes et bienveillantes de Madame Caroline.
Elle a su si bien t’accueillir et t’accompagner pour ton entrée à l’école.

Malheureusement, tu as vécu l’inverse durant ta 1ère année primaire.
Sache que cela arrive de rencontrer des personnes en grande détresse, tellement qu’elles ne voient pas qu’elles bousculent bien tristement la vie des autres.

Plein d’autres enfants vivent des expériences comme la tienne.
Parfois, ce sont les parents qui sont en détresse.
Parfois, ce sont les intervenants.
La vie peut parfois être difficile.
Dure.

En même temps, j’ai envie de te parler de ce que tu as reçu de beau dans ta vie.
Envie de te dire que dans toute situation compliquée, il y a la possibilité de s’en sortir.
Qu’il y a de l’espoir.
Et que, du haut de tes sept ans, tu as aussi la capacité de choisir la manière dont tu vas vivre et tu vas réagir à ce qui est plus triste.

Sache que, du fond de mon cœur, je t’aime mon Grand !
Sache aussi que ta maman, ton frère et ta sœur, ainsi que notre entourage, sont plein de douceurs pour toi.
Que nous sommes présents.

Sache enfin qu’il y a eu, et qu’il y aura encore, sur ta route des éducatrices et des enseignants extraordinaires.
Ils t’offriront certainement le meilleur d’eux-mêmes pour te guider et pour compléter ce que nous te proposons à la maison.

Tu sais, mon garçon, je suis fier de toi. Je t’ai vu grandir dans l’adversité.
Je t’ai vu apprendre à développer ton discernement.
Je t’ai vu construire ton estime de soi, malgré la distorsion des reflets que tu as reçus tout au long de cette année.

Tu as su garder ta générosité, tout en améliorant la qualité de tes interactions avec autrui.
Quand on rencontre un écueil, le tout est de l’utiliser pour grandir et devenir meilleur.

Plus tard, nous comprendrons peut-être le sens de ce que tu as vécu.
Ce sera toutefois à toi de construire la signification de tout cela pour donner une direction à ta vie dans le respect de qui tu es, tout en étant indulgent envers les autres.
Nous serons témoins de tes choix.
Nous serons là, si tu trébuches.
Nous serons heureux de te voir développer tout ton potentiel et offrir le meilleur de toi.

Ton père qui t’aime tendrement.»

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