Les écrans sont devenus des outils très précieux pour faire de nombreuses tâches, ainsi que pour nous divertir. S’il est vain d’imaginer vivre sans eux, il est utile de découvrir quelques risques pour adopter des habitudes de vie les plus adéquates pour maintenir sa santé visuelle.

LES ÉCRANS ET LA VISION

Quand j’étais enfant, j’avais souvent mal à la tête. Mon médecin recommanda qu’on teste ma vision. On découvrit alors que mon acuité visuelle dépassaient la norme de 30 à 40% selon les tests de vue de près ou de loin.

En fait, l’hypothèse de mon médecin de famille était que la lumière des néons, omniprésents dans les classes, pouvaient créer ces céphalées régulières. Il me proposa alors de regarder par la fenêtre de temps en temps pour varier les sources lumineuses, voire m’assoir quand c’est possible proche d’une fenêtre pour être moins affecté par la lumière artificielle. Et cela a marché.

Malheureusement, j’ai perdu cette haute capacité visuelle, alors que je faisais ma seconde maîtrise. J’avais les yeux rivés sur un de ces vieux écrans cathodiques et, malgré un filtre prévu pour réduire l’intensité lumineuse nocive, j’ai commencé à devoir porter des lunettes…

Depuis, je fais des exercices régulièrement pour maintenir ma vue la plus adéquate possible et je fais attention aux types de lumière. Mes muscles oculaires sont ainsi plus souples et cela leur permet de mieux adapter ma vue. Ainsi, la perte visuelle a été stabilisée. Je change mes lunettes tous les 4-5 ans, mais c’est parce que la monture s’abime. Les verres restent de la même intensité.

Pourtant, je constate que – désormais – c’est ma vision de lecture qui a changé. Au début de la crise sanitaire, j’avais constaté qu’elle s’était un peu dégradée. Si je ne dois pas encore porter de lunettes pour lire, j’ai eu une petite alerte. Est-ce que ce problème est uniquement dû à l’âge?

LA POSITION DE L’ÉCRAN

Alors que je préparais des conférences sur les réalités du télétravail ou des écrans, j’ai découvert que le fait d’avoir l’écran plat devant un mur pouvait perturber la vision.

Les conseils glanés des spécialistes m’ont ainsi amené à modifier mon bureau de travail, afin que l’écran ne soit plus face au mur. Désormais, je suis au milieu de la pièce afin que mes yeux puissent régulièrement changer la distance focale. De plus, je peux aussi regarder par la fenêtre, ce qui permet différentes option… et ma vision de près s’est restabilisée.

Cela joue, selon les spécialistes, également sur la capacité de l’oeil à s’humidifier et, ainsi, réduit les risques de sécheresse oculaire.

LA LUMIÈRE BLEUE

Si vous avez suivi ma formation ou visionné mes conférences sur les écrans et l’adolescence, souvenez-vous que j’y explique notamment que la lumière bleue des écrans plats, perturbe le sommeil de nos ados, ce qui complique leur humeur et leur capacité de récupération du stress accumulé durant la journée.

Leur rythme veille-sommeil est déjà naturellement divergent du rythme circadien de l’enfance et de l’âge adulte. Ils ont plus de difficultés, par exemple, à trouver le sommeil, car la mélatonine est libérée tout doucement et ils ne sentent pas la fatigue.

La glande qui fabrique et libère la mélatonine est dépendante de la lumière: avec lumière du jour, elle en fabrique; sans lumière, elle la libère. Nos environnement stressant ont déjà amené des problèmes de sommeil, mais l’usage de plus en plus fréquent de diode DEL vient encore plus compliquer la situation.

En effet, la lumière bleue va favoriser la production de mélatonine et, conséquemment, ne la libèrera pas pour contribuer à notre sommeil. L’usage d’une tablette ou d’un écran de téléphone après 20 heures n’est donc vraiment pas recommandé.

UN AUTRE RISQUE DÛ À LA LUMIÈRE BLEUE

Je viens de découvrir un autre risque mis en… lumière par l’Académie nationale de médecine française.

Leurs experts, membres d’un groupe de travail attaché à la commission XIV (Déterminants de santé, Prévention, Environnement) sans conflit d’intérêts, ont constaté que l’exposition à la lumière artificielle, en particulier la nuit, perturbe la santé des yeux.

La nuit, les photorécepteurs de la rétine se régénèrent et, pour cela, ils ont besoin de rester dans l’obscurité. Les exposer à une lumière forte, comme la lumière bleue des LED, augmente le risque de dégénérescence maculaire à l’âge adulte.

C’est ainsi que l’Académie recommande que les adultes n’utilisent plus leur téléphone ou leur tablette après 21 heures. La télévision étant plus éloignée pose moins de problème, mais il faut user de discernement.

Enfin, l’Académie suggère de privilégier des lumières jaunes pour la maison. Les détaillants proposent de plus en plus de modèles d’ampoules LED jaunes pour contrer cet effet.

EN SAVOIR PLUS

Monzée J. Le combat des chefs – Guides de survie pour les familles dans la gestion des écrans, Cerveau et psychologie – https://cerveauetpsychologie.com/le-combat-des-chefs-guide-de-survie-familial-pour-gerer-les-ecrans/

Boissonnault M. Les problèmes oculaires en lien avec les écrans, Société de Radio-Canada – https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/Les-matins-d-ici/segments/chronique/345498/ordinateur-cellulaire-sante-yeux-ecran-oculaire

Dufier J.L. et Touitou Y. et collaborateurs, Pollution lumineuse et santé publique, Académie nationale de médecine (FRANCE) – https://www.academie-medecine.fr/pollution-lumineuse-et-sante-publique/