Les émotions vont avoir, en quelques fractions de secondes, un effet autant sur les comportements que sur le système hormonal. Libérées en grandes quantités chaque fois qu’on doit s’adapter à un changement dans notre environnement, les hormones de stress nous aident, mais elles peuvent aussi nous compliquer la vie, et ce, d’autant plus si on est haut comme trois pommes.

UN VRAI MOULIN À PAROLES

Certains enfants, plus les fillettes que les garçonnets, vont alors se mettre à parler beaucoup. C’est une manière de décharger l’accumulation des émotions, mais aussi de moins sentir la douleur ressentie au niveau du ventre ou du plexus. L’histoire de Chloé va nous illustrer comment les parents peuvent aider leur enfant quand il est trop stressé.

Chloé parle tout le temps. Mais, encore, quand on dit «tout le temps», c’est «tout le temps». Le matin, le midi, le soir, dans le bus, dans le bain, dans l’auto. Les parents décrivent Chloé comme «un vrai moulin à paroles». Cela a ses avantages : elle a toujours su se faire comprendre et exprimer ses besoins. Mais, parfois… «Dieu qu’il serait bon de pouvoir pousser sur un bouton pour la mettre en pause».

Cette semaine, Chloé a une présentation orale à faire en classe ainsi qu’un spectacle de danse à présenter. Si elle est excitée et contente de ces deux moments qui se présentent, elle est aussi nerveuse.

En plus de parler tout le temps, elle est plus gaffeuse qu’en temps normal. Elle se cogne partout, se fait mal tout le temps et elle est distraite. Le soir, en se couchant, elle n’arrive pas à s’apaiser. C’est un GROS lot d’agitation que leur fille vit et ressent en ce moment. Les parents ne savent pas comment la soutenir et par quel bout commencer.

Consciente du défi de sa fille, Annick prend un moment pour la border avant son dodo. Plus la fillette parle beaucoup qu’elle est maladroite, plus la mère sait qu’elle doit prendre du temps avec elle. Le flot de parole est le baromètre de son stress. Collées sous les draps, elles lisent ensemble un conte emprunté à la bibliothèque.

Quand elle voit sa fille si anxieuse, Annick lui propose de masser son dos. Quelques minutes de caresses permettent à Chloé de mieux ressentir son corps et cela commence à l’apaiser. Puis, la maman masse les jambes, les pieds, les bras, les mains, la tête, les épaules. Annick prend soin de ralentir sa respiration et elle suggère à Chloé de respirer au même rythme qu’elle.

UNE AMBIANCE FEUTRÉE LE MATIN D’ÉCOLE

Le papa n’est pas en reste. Ils adorent faire des balades ensemble alors que, le matin comme le soir, les parents privilégient de conduire leur fillette à l’école ou d’aller la rechercher. Ils habitent à deux kilomètres de l’école : cela leur fait faire une promenade de santé quand il fait beau. En chemin, ils discutent. Charles rassure Chloé.

Déjà au déjeuner, il lui mentionnait que c’était normal d’avoir mal au ventre même quand on n’est pas malade. «C’est normal d’avoir des papillons dans le ventre quand des événements spéciaux se présentent» lui raconte-t-il. Il l’encourage à accepter le signe de son corps en le décodant : «quand on ressent des papillons dans son ventre, c’est qu’il est temps de respirer profondément et d’ancrer ses pieds dans le sol.» Elle s’imagine que ses pieds sont comme les racines d’un arbre qui s’enracinent dans la terre.

Parfois, ils font l’exercice ensemble. Chloé trouve ça bien drôle de se sentir comme un arbre qui s’enracine. D’autres fois, ils marchent tous les deux comme des gros ours et frappent leur pied au sol comme des gladiateurs sumo ! C’est devenu un jeu… Et Chloé arrive ou revient de l’école toute heureuse et rassurée, malgré les inquiétudes qui viennent parfois la bousculer!

MIEUX COMPRENDRE LES DIFFICULTÉS DE CERTAINS ENFANTS ET ADOS

On constatait, dès 2018 (date de la dernière publication de données par l’INESS), que 15% des élèves de 5e et 6e années primaires devaient prendre des psychostimulants pour réussir leur année scolaire. C’est quatre fois plus qu’au Canada anglais et 50 fois plus qu’en France. De même, on constate que 17% des élèves nés à l’automne sont diagnostiqués TDA ou TDAH, mais cela monte à 22% chez les jeunes nés pendant l’été. Ce qui est vrai, c’est la difficulté de se concentrer, de s’assoir longuement, de coopérer, de suivre les consignes, de répondre aux attentes des adultes… Mais est-ce que cela reflète un trouble ou un défi qui demande simplement que le cerveau de l’enfant ou de l’ado puisse maturer à son rythme?

En d’autres mots, est-ce que la théorie affirmant que le TDAH est un trouble neurodéveloppemental d’origine génétique est la seule explication des problèmes rencontrés par nos enfants et nos adolescents durant leur parcours scolaire? Existe-t-il des situations où l’on doit se méfier des évaluations? Pourquoi le Québec présente le plus haut taux de TDAH diagnostiqué au Canada et le plus haut taux au monde? Cette situation est connue depuis des années, pourquoi les choses ne changent pas? Si vous êtes parents, par où commencer si vous soupçonnez un TDAH chez votre enfant? Et si c’était bien différent de ce qu’on croyait?

Pour un temps limité, accédez gratuitement à une conférence bâtie sous forme d’échange entre Éric Simard, Ph.D. en biologie, et moi pour explorer des pistes qui explique autrement les défis ou difficultés de certains de nos jeunes (accès gratuit pour un temps limité). Au fil des échanges, nous discuterons des évaluations menant aux diagnostics de TDAH, des considérations entourant les capacités de ces enfants, des approches proposées pour les aider et de notre vision comme société qui mène à l’usage abusif des psychostimulants.